À l’invitation de Valérie, je me suis déplacé à la salle Agapé (Sèvres-Anxaumont), avec plusieurs de ses amies et proches. S’offrir un moment nature, végétal, ressourçant, rien que pour elles, quelle belle initiative !
L’ambiance automnale dès l’entrée traversant un potager foisonnant de vie, aspire à des énergies créatrices apaisantes .. sur la sente menant à Agapé…
Faire connaissance avec les plantes récoltées
Outre connaitre leur nom ou leur type de cueillette, les toucher, les manipuler, les sentir du bout des doigts ou les sentir tout court, occasionne beaucoup de questions. Les fibres libériennes d’une famille de plantes à une autre se comportent différemment et offrent tout un éventail de capacités souvent méconnues.
Se donner un cadre
L’image du mystère de la page blanche est transposable, d’expérience, dans ce contexte ; il faut se lancer ! 4 tiges de bois choisies sont utilisées pour former un cadre, une forme de caractère, unique. Une cheville en bambou vient rigidifier les intersections qui le nécessitent. Et le voilà tout de suite plus figuratif notre cadre, support de l’ouvrage à venir.
Première utilisation du fil d’orties, pour parachever la fonction des chevilles, en faisant un lien en croix. « Wouah, c’est solide ! ». Oui assurément.
Et sur cette base…
Chacun·e a une base de travail, toutes différentes ; c’était l’objectif de la séquence. Je leur ai fait monter 14 fils de chaines en fil d’orties, disposés pas forcément de façon symétrique. On continue à faire du hors sentier battu ; que c’est agréable ! Des moments de silence s’installent, durent, tellement l’attention est présente aussi légère soit-elle.
Cette amorce de tissage va nous permettre d’inclure des éléments variés en trame. Le fil d’ortie n’est pas élastique, comme toute fibre végétale. Il va falloir tenir compte de la tension de trame afin de répartir les énergies !
Pause déj. partagé bien mérité 😉
De duites en trame
Rassasiés que nous sommes des agapes locales que chacun·e avait apporté, nous sommes partis dans l’alternance de matières, de nuances, de textures, de reliefs… Bref, nous avons créé et conduit une ambiance de fond des plus variées et originales.
Superposition de volutes végétales
Deux baguettes de troène, d’orme, écorcées ou non sont formées en « S » étiré en hauteur puis cousues à l’ouvrage.
Et touche finale, une éclisse de ronce ou plutôt deux plaquées l’une à l’autre face bois contre face bois esquissent une ample volute. Elle est liée tous les 10 cm environ afin d’obtenir l’arabesque, elle-même cousue au cadre.

Bien évidemment tout au long de cette belle journée, nous avons utilisé les fibres libériennes de grande ortie sous différentes formes. Cela a donné lieu à de nombreuses questions et pourrait très certainement faire l’objet d’un futur stage dédié à ces généreuses fibres d’orties. Pour l’heure nous nous donnons rendez-vous les 6-7 décembre pour une nouvelle rencontre de créateurs·rices ici-même en salle Agapé. Merci à Valérie et Bruno pour leur chaleureux accueil.
Le nombre de fans d’orties augmente ; ce n’est pas pour me déplaire 😉