Retour du stage en résidence à la Chevrie

Ambiance studieuse à la Chevrie

La Chevrie, Boussais (79)
Du 3 au 8 novembre 2025

Ronce et paille en main : 6 jours au cœur de la vannerie rurale.

Le stage en résidence à la Chevrie a vibré au rythme de la paille et de la ronce. Cette expérience unique a été organisée autour de deux axes : la fabrication d’une Ruche traditionnelle en paille et des ateliers ouverts pour faire des Bannetons.

Nous avons appris, partagé et exploré ensemble un patrimoine vivant, foisonnant et à portée de main.


L’aventure de la paille et la vie de l’atelier

🌿 La double dynamique du stage

Notre stage a fonctionné grâce à un équilibre entre le travail exigeant de la Ruche et la souplesse des ateliers Bannetons.

  • Le fil rouge et nos matériaux : la construction de la ruche fut un vrai laboratoire pour apprendre à travailler la paille. Les apports de plantes locales (molinie et folle avoine) et les expériences partagées (Bernard et les silex, Stéphanie et ses ruches anciennes, Jean-Michel et l’apiculture amateur) ont donné une profondeur historique à nos gestes.
  • Le partage sans contrainte : l’atelier était conçu pour être souple. Les gens pouvaient arriver et partir quand ils le souhaitaient. Cette ambiance, où chacun pouvait être immédiatement dans l’action, a été la clé. D’ailleurs, Jean-Michel a été le bienvenu lorsqu’il est venu fabriqué un nichoir en suivant la même technique de vannerie de paille. Le lien local était fort : le boulanger du hameau est venu, nous sommes allés visités son atelier, et certains de nos objets serviront à la « cantoche ».
  • L’esprit du groupe : le travail aussi attentionné qu’il soit s’est prolongé dans la convivialité. Les liens se sont tissés en jouant à « l’imposteur«  et, un soir, grâce à la musique spontanée de l’accordéon diatonique apporté par des amis. Ces moments ont rendu l’entraide technique du lendemain plus naturelle encore.

L’apprentissage en profondeur

🤲 Le corps, le geste juste et l’entraide

Notre apprentissage ne s’est pas limité à la technique ; il portait sur la façon de prendre soin de soi tout en travaillant.

  • Le geste efficace : nous sommes revenus à maintes reprises sur la meilleure posture, l’importance de l’ancrage et de la respiration (« n’oubliez pas de souffler ! »). Apprendre à bien utiliser chaque main – l’une pour le contrôle (conduite du faisceau de paille), l’autre pour l’action (la couture des boucles de ronce) – était essentiel pour éviter la fatigue.
  • Le secret du vannier : au fil des jours, nous avons percé deux secrets du métier. Le premier : savoir faire une seule et même spirale qui s’agrandit. Le second : comprendre que le métier est l’art de la dissimulation des raccords. Ce secret est devenu un concept puissant grâce aux participants, qui ont rebaptisé la technique de la reprise en « continuité du lien ».
  • Apprendre ensemble : le fait de faire et refaire a eu pour effet que les participants se sont mis à s’enseigner les uns aux autres, à se prêter une troisième main, et même à traduire les mots techniques dans un langage plus simple entre eux. C’est une belle preuve d’appropriation du savoir.
  • L’immersion : le stage a été dynamique. Nous sommes allés en cueillette et en repérage à l’extérieur, reliant directement la plante dans le bocage à notre travail en atelier. À chaque fois que possible nous avons travaillé dehors. Les participants étaient autonomes pour alimenter le dépôt de paille mis en commun sur la table. Les repas étaient organisés en mode participatif.

🌱 Notre lien avec le bocage

Notre démarche visait à remettre à leur juste place les plantes communes mais méconnues du bocage, comme l’ortie et la ronce.


Témoignages

Ce stage a été une réussite grâce à l’engagement de tous, mais aussi grâce au lieu. Nous tenons à saluer Véro et Jimmy, les « ambassadeurs des ronces et des orties, » et leur fils Arthur, agriculteur, pour la qualité des ronces qui poussent sur sa ferme. C’est un exemple fort du soin que la jeune génération peut apporter à nos belles ressources naturelles. Merci à tous les participants 😉

Ce projet est un tremplin naturel vers notre futur événement dédié à l’ortie l’année prochaine.


Ce que je retiens..

Je suis ravi que l’originalité de la formule ait plu ; cela a permis aux gens de s’offrir ce temps précieux. Les participants ont beaucoup appris en peu de temps et progressivement. J’ai beaucoup apprécié ce qu’ils ont apporté, en traduisant mes termes techniques en un concept intuitif et puissant (« continuité du lien »), enrichissant ainsi le savoir-faire mais aussi de nous faire part de leur passions ou autres centres d’intérêts.
Didier